Chameleons Blend In

Book pantheon(-ish)

On me demande souvent quel est mon livre préféré, ou mon top 5 livresque. Ou encore les livres que j’emporterai sur une île déserte. C’est une question à laquelle je suis incapable de répondre, parce que vu le nombre de bouquins que je lis, en choisir UN SEUL c’est une abomination. Na.

Je sais que peu importe le sujet, on tend toujours à avoir des préférences. Est-ce pour autant obligé d’en avoir une ou 3 ou 5. J’ai pas envie de me limiter, mais c’est compliqué de pas se limiter quand on nous pose ce genre de questions. Du coup, j’me suis dit que j’allais dresser ici une liste non exhaustive de bouquins qui m’ont marquée, pour une raison ou une autre, et que je mets dans une petite place spéciale : mes chouchous en lecture. Du coup, tout les titres qui vont suivre sont, à mes yeux, très bons, et si vous n’aimez pas, eh ben… eh ben… ben.. tant pis, j’aurais essayé 😛

Il n’y a là aucun classement, je balance juste les titres comme ils me viennent en parcourant ma biblio du regard. J’vais faire une séparation « one shot » (livres qui n’ont pas de suite et ne constituent qu’un seul volume) / sagas, parce que j’ai envie (c’est mon blog, j’fais c’que j’veux :P). Le premier titre est le titre original, puis entre parenthèse le titre français. Si il n’y a pas de parenthèse, c’est soit que le livre a été écrit en français, soit que le titre français est le même.

One shot :

  • Paper Towns (La Face cachée de Margo) – John Green (le premier livre que j’ai lu de cet auteur qui, même s’il semble faire des intrigues similaires sur certains livres, sait à merveille dépeindre des adolescents intelligents aux réflexions pertinentes tout en apportant une touche de connaissance et d’émotion bien placée)
  • Looking for Alaska (Qui es-tu Alaska ? ) – John Green
  • The Fault in Our Stars (Nos étoiles contraires) – John Green (bouchée quintuples sur les émotions, du rire aux larmes)
  • The Perks of Being a Wallflower (Pas Raccord / Le Monde de Charlie) – Stephen Chbosky (Un portrait saisissant de l’adolescence, de la différence, du parcours d’obstacle de la jeunesse et des premières expériences, le tout de manière très juste et dénuée de jugement)
  • Extremely Loud and Incredibly Close (Extrêmement fort et Incroyablement près) – Jonathan Safran Foer (le deuil au travers d’une aventure/quête d’un jeune garçon à travers New-York)
  • The School of Essentials Ingredients (L’École des saveurs) – Erica Bauermeister (un magnifique bouquin qui vous donnera faim et qui risque de vous arracher quelques larmes)
  • The Help (La Couleur des sentiments) – Kathryn Stockett (la ségrégation dans le Mississipi dans les années 60, du points de vue des Maids/aides noires et de celui d’une jeune femme blanche qui veut dénoncer cette injustice)
  • Oh, boy! – Marie-Aude Murail (un bouquin poignant, une famille d’orphelins étonnants et détonants, où l’on passe encore une fois du rire aux larmes)
  • Gabriel et Gabriel – Pauline Alphen (un bouquin très jeunesse sur les différences de culture, l’acceptation, l’amitié, …)
  • Nineteen-Eighty-Four (1984) – George Orwell (Big Brother is watching you)
  • Fahrenheit 451 – Ray Bradbury (vous feriez quoi si on brûlait tous les livres ?)
  • The Pillars of the Earth (Les Pilliers de la Terre) – Ken Follett (un roman historique dans une Angleterre du XIIe siècle où il est question de manipulation, de cathédrale, de projets d’envergure et de coup bas)
  • Lord of the Flies (Sa Majesté des mouches) – William Golding (des adolescents, seuls survivants d’un crash, doivent apprendre à vivre ensemble sur cette île pour survivre, mais des clans se forment)
  • To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur) – Harper Lee (l’histoire dun avocat qui se voit confier la défense d’un homme noir accusé d’avoir violé la fille (blanche) d’un propriétaire terrien, et les pérégrinations de ses deux enfants dans cette ambiance électrique)
  • La Volonté du Dragon – Lionel Davoust (l’art de la guerre vu par le sieur Davoust, maîtrisé à la perfection, sur une touche de fantasy – et pourtant, la guerre c’est pas mon truc)
  • Chocolat – Joanne Harris (l’arrivée dans un village très catholique d’une mère et de sa fille, qui ouvrent une chocolaterie en plein carême)
  • The Little Prince (Le Petit Prince) – Antoine de St-Exupéry (un classique dont on tire de nouvelles choses à chaque lecture)
  • Le Dernier Jour d’un condamné – Victor Hugo (un récit témoignage d’un condamné à mort qui ne peut s’empêcher de penser à sa petite fille de trois ans et dont on ne connait pas le crime, crime qu’il ne renie pas, et dont il accepte les conséquences, même s’il aimerait qu’il en soit autrement)
  • The Giver (Le Passeur) – Lois Lowry (un monde dans lequel la couleur n’existe pas, dans lequel l’histoire, les émotions, les sentiments, les connaissances ne se transmettent que d’un passeur à un autre, seul être à porter tout ce douloureux savoir dans la société, pendant que les autres appliquent les règles et sont formatés pour accomplir ce qui est attendu d’eux)
  • Le Combat d’hiver – Jean-Claude Mourlevat (une dystopie dans laquelle on suit plusieurs personnages prêt à tout pour changer les choses telles qu’elles sont et qui aspirent à suivre la trace de leurs parents ou de leurs amis pour retrouver la liberté)
  • La Sombra del Viento (L’Ombre du vent) – Carlos Ruiz Zafon (un voyage au travers de Barcelone, à la poursuite d’un auteur mystérieux, et tout ça à cause d’un cimetière de livres)
  • Marina – Carlos Ruiz Zafon (Barcelone again, histoire entre un jeune pensionnaire et une demoiselle qui ne vit pas très loin, de leur amitié et d’une curieuse histoire qui les intrigue tous deux)
  • Warbreaker – Brandon Sanderson (de la fantasy qui se dévore comme du p’tit pain, pleine de couleurs, d’humour, …)
  • Elantris – Brandon Sanderson (tout pareil, la couleur en moins, mais une autre forme de magie en plus, et un poil moins d’humour)
  • The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society (Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates) – Mary Ann Shaffer & Annie Barrows (roman épistolaire qui raconte la seconde guerre mondiale vu par les habitants de Guernesey)
  • La Part de l’autre – Eric-Emmanuel Schmitt (un parallèle entre la vie réelle d’Hitler et ce qu’elle aurait pu être s’il avait réussi le concours des beaux arts qu’il a tenté)
  • Schachnovelle (Le Joueur d’échec) – Stefan Zweig (une nouvelle intrigante sur un prisonnier qui fait des parties d’échecs dans sa tête, c’est plus intéressant que ce que ma phrase laisse deviner, croyez moi)
  • The Curious Incident of the Dog in the Night-time (Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit) – Mark Haddon (l’histoire d’un adolescent avec Asperger qui tente de vivre son quotidien avec sa différence, et surtout de savoir qui a bien pu tuer le chien de la voisine, berdel de morde! )
  • Druide – Oliver Peru (Âme très sensibles s’abstenir, c’est un peu dégueu par moment, mais tellement bien écrit)
  • Unhooking the Moon – Gregory Hughes (l’histoire d’un frère et d’une sœur un peu barrés qui partent du Canada vers New York pour trouver leur oncle)
  • Eleanor & Park – Rainbow Rowell (Une histoire magnifique et pas neuneu/dégoulinante de bons sentiments, entre deux ados un peu dépareillés et nerdy)

Sagas :

  • Harry Potter – J.K. Rowling (une saga avec laquelle j’ai grandi et pour laquelle j’ai beaucoup d’affection. Hufflepuff for the win!)
  • Les Eveilleurs – Pauline Alphen (une saga post-apocalyptique dans un monde où les habitants sont retournés à un mode de vie plus archaïque, une histoire portée par un soupçon de poésie, de lecture/d’écriture et de personnages aux personnalités toutes plus intéressantes les unes que les autres)
  • The Farseer Trilogy (L’Assassin Royal) – Robin Hobb (un bijou parfaitement maîtrisé, plein d’aventures, d’intrigues cachées et d’enjeux vitaux, avec un soupçon de magie)
  • The Liveship Traders (Les Aventuriers de la mer) – Robin Hobb (dans la lignée du précédent, à un endroit différent de ce monde, plus orienté sur le commerce, le désert des pluies et les vivenefs, bateaux étranges et fascinants)
  • Dragonriders of Pern (La Ballade de PERN) – Anne McCaffrey (une de mes toutes premières sagas, pourtant pas spécialement orienté jeunesse, avec des dragons, des colonies terrestres expatriées sur la planète PERN et qui se développent sur des siècles et apprennent à combattre les hostilités qu’elle peut leur réserver)
  • Moana – Silène (passé presqu’inaperçu, c’est pourtant un joli bijou de dystopie jeunesse, très poétique)
  • Tales of the Otori (Le Clan des Otori) – Lian Hearn (un univers médiéval sur un thème simili japonais, histoire d’honneur, de mentors, d’amour complexe et de simili mafia dangereuse et obstinée)
  • Les Malaussène – Daniel Pennac (un doudou d’humour en cette fratrie hors du commun barrée, attendrissante et attachante)
  • The Hunger Games – Suzanne Collins (la téléréalité en mode combat à mort pour contrôler le peuple, style parfait qui tient en haleine et réflexions politiques et existentielles très pertinentes)
  • Kewelan Empire (La Trilogie de l’Empire) – Raymond E. Feist & Jane Wurst (des intrigues politiques dans un monde à inspiration japonaise, entre conflits internes et au delà de ce monde)
  • Riftwar (les Chroniques de Krondor) – Raymond E. Feist (dont j’ai lu les 6 premiers tomes et qui est très bien aussi et qui se passe sur le monde de l’autre côté de la faille par rapport à la trilogie de l’Empire)
  • The Bartimaeus Trilogy (La Trilogie de Bartiméus) – Jonathan Stroud (une saga sarcastique dans un Londres où les magiciens sont au pouvoir et où les djinns sont monnaie courante et pleins de sarcasmes)
  • L’Héritage des Darcer – Marie Caillet (ne serait-ce que pour le développement psychologique du personnage principal au cours de la trilogie)
  • The Chronicles of the Deryni (La Trilogie des Magiciens) – Katherine Kurtz (roman historique dans un monde fictif et intrigues politiques autour de Rois, de religion, avec un soupçon de sorcellerie ; en plus, y en a d’autres, de trilogie, autour du même monde et de certains personnages communs, donc si vous aimez, y en a encore)
  • The Gentleman Bastards (Les Salauds Gentilshommes) – Scott Lynch (une bande de gentlemen arnaqueurs et charismatiques qui monte des coups plus dingues les uns que les autres tout en essayant de ne pas se faire chopper)
  • A Song of Ice and Fire (Le Trône de fer) –  George R. R. Martin (Âme très sensibles s’abstenir, sexe et violence fréquents, mais univers très bien construit et personnages tous plus intéressants/haïssables/sympathiques/tordus/torturés les uns que les autres)
  • Discworld (Les Annales du Disque-Monde) – Terry Pratchett (Je ne prétendrai pas avoir tout lu, mais c’est frais, c’est bourré de jeux de mots, la traduction est pour une fois géniale (et faut le faire, avec tous les jeux de mots), certains personnages sont tordants, et si je n’enchainerais pas deux tomes, ça se savoure de temps en temps avec plaisir)
  • Martyrs – Oliver Peru (y a que le tome 1 de sortie so far, mais c’est du bon, bien fouillé, bien travaillé, me gusta)

Voilà, je crois que j’ai fait le tour d’à peu près tout ce dont je voulais vous parler. Bien sûr cette liste évolue régulièrement en fonction de mes nouvelles lectures, mais ceci est un bon aperçu de mes goûts littéraires, et une liste de choses que vous pouvez tenter, qui sait, peut-être avons nous en partie les mêmes intérêts !

(j’ajouterai de temps en temps de nouveaux titres quand je découvrirai d’autres chefs d’oeuvre ^^)

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Belated « Project for Awesome »

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’Esther Earl. Je sais très bien que 99,99% d’entre vous n’ont très certainement aucune idée de qui elle est. C’est la raison pour laquelle j’aimerai parler de cette jeune demoiselle.

Esther Grace Earl

Esther Grace Earl était une vidéo-bloggueuse américaine sur youtube, une Nerdfighter (communauté internet de gens qui sont fait d’awesome, qui se battent contre ce qui va pas dans le monde et qui se battent pour les Nerds, pas contre eux, mais surtout, de gens qui sont passionnés par les choses de leur vie et qui n’hésitent pas à être enthousiastes même pour de petits évènements), une jeune fille pleine de vie, d’énergie et d’humour, dont le nom signifie étoile en perse. Était, parce que malheureusement elle est décédée à l’âge de 16 ans en août 2010 d’une forme de cancer de la thyroïde qui avait métastasé jusqu’aux poumons.

Et vous allez probablement vous dire « encore une histoire qui va faire pleurer dans les chaumières ». Et peut-être est-ce le cas oui. Mais as a Nerdfighter, I want to decrease world suck. Et promouvoir cette cause et raconter cette histoire sont deux choses importantes pour moi, même si je ne le fais pas aussi bien que d’autre. Au moins c’est en français ici (enfin presque y a des trucs pas tellement traduisibles).

Faisant partie de cette énorme communauté internet née autour des frères Green, elle a reçu beaucoup de soutien de la part de tonnes de gens qui ne l’oublient pas et qui lui font fréquemment hommage. Pour ma part, je suis arrivée après la tempête, mais grâce à ce murmure qui ne s’éteint pas, j’en ai entendu parler.

Esther avait finie par devenir amie avec John Green qui était très sensible à sa maladie, notamment parce qu’il avait travaillé dans un hôpital pour enfants souffrant du cancer et que ça lui avait laissé pas mal de traces. Il a beaucoup consulté la demoiselle pour l’écriture de ce bouquin « The Fault in Our Stars » (Nos étoiles contraires, qui sort fin février en français) qu’elle n’a pas pu lire puisqu’il n’est sorti que 6 mois plus tard. Je pense que décédée ou non, la dédicace n’aurait pas changé et aurait toujours été pour Esther. John insiste cependant pour que l’on ne fasse pas d’amalgame entre Hazel (personnage principal de son livre) et Esther.

Lorsqu’Esther s’est éteinte, l’auteur a prononcé ces mots qui me foutent toujours des frissons : « Rest in awesome ». Avant qu’elle ne décède, John lui a demandé ce qu’elle aimerait qu’Hank et lui (et Nerdfighteria) fassent pour son anniversaire tous les ans sur vlogbrothers. Esther voulait que ce jour soit consacré à la famille, à l’amour, et au fait de se dire les uns aux autres qu’on s’aime. Même et SURTOUT à ceux à qui on ne le dit pas, on n’arrive pas à le dire, même si on le pense. Un genre de St Valentin pour les autres formes d’amour. Notamment pour John et Hank Green pour qui c’était un accord tacite de ne jamais se le dire, mais qui depuis le font tous les ans le 3 août, aussi dur soit-ce pour eux de l’énoncer à voix haute. En somme, et pour citer Hank expliquant Esther Day : « Tell the people that you love that you love them so that they know ».

Les parents d’Esther ont crée au cours de sa maladie la fondation This Star Won’t Go Out, qui vise à aider financièrement les familles qui connaissent la situation d’avoir un enfant atteint du cancer. Ceux qui me connaissent personnellement auront probablement aperçu ce wrist-band vert que je porte presque tous les jours au poignet droit à côté du noir portant l’inscription DFTBA (Don’t Forget To Be Awesome). L’achat de ce bracelet permet de reverser de l’argent à cette organisation pour les aider dans leur entreprise.

Pour conclure, et encore une fois pour ceux qui comprennent l’anglais, j’aimerai vous proposer quelques vidéos (je m’excuse pour ceux à qui cela pose problème mais la communauté de Nerdfighteria et beaucoup de mes centres d’intérêts sont exprimés en langue anglaise et peu traduits et il est humainement impossible pour moi de traduire tout ce que j’aimerais partager… Cet article et d’autres qui suivront s’y essayeront, mais ils seront probablement tous accompagnés de vidéos ou de textes en anglais illustrant mon propos car tout n’est pas explicable en français).

Tout d’abord, celle de John annonçant le décès d’Esther :

Ensuite, celle du père d’Esther, datant d’il y a quelques jours, à propos de sa fille et de la vie en général :

(« Somebody, somewhere is waiting to love you. Somebody, somewhere is waiting for your love. »)

Quant à ceux qui se demandent ce qu’est le Project for Awesome (P4A), c’est une journée (le 17 décembre, et comme vous pouvez le constater je suis pile à l’heure, ahum) qui consiste à promouvoir l’organisme de charité de son choix dans le but de « decrease world-suck ». De rendre le monde meilleur et de s’attaquer aux choses qui ne vont pas dans le monde.

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Thank You For Being A Friend

J’ai pendant longtemps eu du mal à déterminer ce qu’était un ami. Je veux dire, vraiment. Plus loin que le fait de deux personnes qui s’apprécient et se soucient l’un de l’autre.

J’ai eu ces moments de « besoin de classification ». Pas de numéroter mes amis par ordre de préférence, mais réussir à déterminer à qui je pouvais vraiment faire confiance, à qui je laissais la porte ouverte. J’avais besoin de distinguer les camarades des copains des amis des meilleurs amis. Parce que j’avais peur de me faire mal en n’établissant pas clairement cette limite. Je n’aime pas forcément catégoriser, encore moins dire « toi tu as moins d’importance que toi ». Le fait est qu’on est quelque part obligé d’évaluer la complicité, la confiance que l’on peut avoir en les autres pour pouvoir se protéger sans se fermer au monde. Et au fond ce n’est pas une question d’importance, c’est une question de feeling, une question de compatibilité. Et sans en faire le choix, il y a des gens qui me manqueront, que j’aurais envie de voir quand ils ne sont pas là. D’autres avec qui je serai très contente de passer un moment mais qui ne me manqueront pas nécessairement quand je ne les vois pas, sans pour autant que je ne pense jamais à eux. Il y a ceux vers qui je me tournerai dès que j’ai envie/besoin de partager quelque chose, et ceux avec qui je partagerai des anecdotes mais ne parlerai pas forcément des sujets profonds.

Il y a les amis avec qui c’est si facile d’entretenir la relation, ça ne demande aucun effort, aucun pense-bête, c’est juste naturel. Limite c’est l’inverse qui est contraignant. Ne pas parler à certains de mes amis de manière très régulière, ça me plombe parfois le moral. J’aime échanger ne serait-ce qu’un texto, un poke ou un « hello » rapide sur un chat avec eux, me dire que je leur ai passé le bonjour pour la journée.

Il y a les autres avec qui c’est parfois plus difficile de rester en contact et qui fait que l’on discute moins souvent, et que je dois me rappeler qu’il faut que je le fasse. Ce n’est pas un calvaire, loin de là, mais c’est moins naturel, je ressens moins le besoin de les voir, tout en les appréciant, peut-être parce qu’on a moins en commun. C’est compliqué à expliquer, parce que j’aime aussi ces relations, j’aime ces moments espacés parfois de plusieurs semaines entre deux discussions, ça amène quelque chose de particulier à la conversation et aux liens qui nous unissent.

Là où j’essaye d’en venir, c’est que camarades, copains, amis ou plus, tous ont leur importance. J’ai besoin de chacun de ces gens parce que les choses sont différentes avec tout le monde. Je ne serai pas pareille avec deux amis différents. Je serai encore différente si je les vois ensemble. Chacun a quelque chose à m’apporter, quel que soit son âge, son sexe, l’origine de notre rencontre.

J’ai mis du temps à réaliser ce que c’était vraiment un ami, et quand j’ai rencontré les personnes qui sont aujourd’hui mes plus proches amis, j’ai réalisé que je ne connaissais franchement pas tout de l’amitié, avant, et surtout pas la « vraie » (si je puis dire), la profonde, celle qui fait prendre au sens « aimer » une toute autre dimension. Je ne pensais pas qu’il était possible d’aimer quelqu’un en amitié autant qu’en relation amoureuse. C’était même pas quelque chose que j’imaginais, je n’avais même jamais envisagé l’idée. Jusqu’au jour où je l’ai ressenti. J’me rends compte que c’est pas une chance que tout le monde rencontre, et j’ai parfois peur que les gens ne comprennent pas, soient effrayés par la puissance de mes sentiments amicaux pour certains de mes amis. Qu’ils confondent et me croient amoureuse de gens que je n’imaginerai jamais sous cet angle. C’est encore une question de perception et d’analyse de sentiments, j’imagine, et je me moque un peu de ce qu’en pensent des inconnus, mais je ne veux pas être incomprise par mes proches. Je ne tiens pas non plus à ce que le jour où j’ai un mec, il se sente menacé par ça, ou qu’il en soit jaloux.

Je comprends la jalousie mais j’ai du mal à me faire à l’idée que les gens s’imaginent que l’amour que l’on peut ressentir est limité à un certain nombre de gens et que du coup, trop aimer quelqu’un d’autre empiète sur l’importance d’une autre relation, sur sa légitimité. On peut envier une relation, cela ne veut pas, pour autant, dire que celle que l’on a avec cette personne est moins importante, perd de sa valeur. S’en est juste une autre. Il est important de savoir laisser la place aux relations de l’autre dans sa vie, respecter ses liens. L’autre étant n’importe quelle personne de son entourage. Je dis « les gens s’imaginent », je m’inclue dedans, ça m’arrive aussi. Je ne comprends juste pas pourquoi je n’arrive pas à assimiler ce fait, parfois. Ça reste rare et léger, alors je ne m’en plains pas trop.

Je reste toujours incapable de définir exactement ce que c’est un ami, même si je le ressens et même si je sais que j’en ai. Chaque amitié est différente, chaque ami est différent, je n’aurais pas les mêmes « intérêts » (si je puis appeler cela ainsi) avec chacun, et je ne définirai pas l’amitié de la même manière en fonction de l’amitié en question dont je parle, alors je ne prétendrai pas définir un concept qui a tant de variations. Mais je suis heureuse d’avoir pu faire la paix avec ces définitions et ces différences auxquelles je ne peux rien. Oui, certains amis seront peut-être plus essentiels. Mais ceux qui sont peut-être moins présents dans ma vie comptent tout de même pour moi et je ne tiens pas à les perdre pour la simple raison que notre amitié est périodique, en quelque sorte. Continuer à aller demander des nouvelles me prouve que je tiens à ces personnes mêmes si les liens semblent lointains. Ils sont toujours là, et au fond, c’est ce qui importe.

Je terminerai sur cette vidéo de Ze Frank, sieur qui tend à énormément m’inspirer, et qui dit des choses qui me parlent beaucoup. Si vous comprenez l’anglais, hit play.

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To learn or not to learn

J’ai envie de parler de ces apprentissages supposés innés que l’on fait parfois bien trop tard, aujourd’hui.

Je parle de ces choses que l’on ne nous apprend pas, ou en tout cas pas vraiment, et que l’on découvre un jour que l’on ne sait pas bien faire.

Je pense à « apprendre », avant tout. Quand j’étais enfant, j’étais du genre à plutôt avoir des facilités, et du coup, la primaire ne m’a pas tellement posé de problème. Le collège un peu plus, mais ça passait encore sans vraiment avoir à travailler plus loin que les devoirs. Le lycée a été une autre paire de manche. Et j’ai réalisé entre 15 et 18 ans que je ne savais pas apprendre. Personne ne m’avait jamais appris à le faire, et j’avais passé la période où j’aurais pu demander à mes professeurs de m’apprendre à apprendre, « grâce » à mes facilités. Il m’a encore fallu quelques années pour pouvoir cerner un peu mieux mes caractéristiques, savoir ce qui marchait pour moi, comment faire rentrer des choses dans ma tête, en me confrontant aux méthodes des copains, en ayant un prof soucieux de nous aider à mieux apprendre, plus vite et plus durablement, et en étant en situation d’échec en milieu d’année scolaire. J’ai réellement commencé à être efficace dans mes apprentissages lors de ma dernière année d’études, et encore, je n’avais plus assez de temps pour tout mettre en œuvre, parce que je manquais de pratique et de rapidité et que j’avais un mémoire et des stages à gérer également. Heureusement, ça a quand même suffit à m’aider à remonter la pente durant la deuxième partie de l’année et à avoir mon diplôme avec plus de 12 de moyenne. Malgré tout, ça a rendu les années lycée/post-bac assez compliquées à gérer pour moi.

Je pense également à des choses quotidiennes. Le brossage de dents par exemple. Une personne de mon entourage a appris assez récemment (à l’âge adulte) qu’il ne se brossait pas les dents comme il fallait et que même si elles étaient saines puisque malgré tout brossées, il abîmait sa gencive assez sérieusement. Du coup, il a fallu qu’il change de technique et qu’il la remplace par celle que le dentiste lui a conseillée. J’ai réalisé alors qu’en dehors de « brosse toi les dents », je ne crois pas qu’on m’ait réellement montré de technique. En tout cas je n’en applique pas une précisément, et j’ai l’impression de ne pas connaître « la bonne ». Est-ce qu’il faut juste frotter dans tous les sens ? Est-ce qu’il faut faire des p’tits ronds sur chaque dent ? Aller de la gencive au bout de la dent pour repousser les saletés ?

Je pourrais continuer avec bien d’autres exemples mais je pense que vous saisissez où je veux en venir. J’ai envie de noter ces petites choses quand je les réalise pour que, le jour où j’aurais des enfants, je n’oublie pas de m’assurer qu’ils ont bien compris comment faire, que je n’assume pas qu’ils savent parce qu’ils font à peu près la tâche et qu’elle semble réussie.

Ça vous est déjà arrivé de réaliser que vous ne saviez pas faire quelque chose que vous faites depuis tout petit ? Ou qui semble évidente à tout le monde mais que vous n’avez jamais faite ou que vous n’avez jamais su vous y prendre ? Sur quels exemples ? (si vous souhaitez partager, bien sûr… ça m’aidera à compléter ma liste :P)

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