Chameleons Blend In

Imagine me complexly

Il y a quelques temps, je lisais une citation de John Green disant quelque chose du genre « Imagine others complexly ». Et j’ai mis du temps à comprendre ce qu’il voulait vraiment dire.

Le truc, c’est qu’on a tendance à voir les choses de notre point de vue, ce qui, j’en conviens, est normal. Ce qui est dommage c’est qu’on ne pense pas toujours à prendre du recul par rapport à notre vision des choses, à imaginer ce que l’on voit de manière plus complexe. Comprendre qu’on n’en voit qu’une partie.

Prenons une personne. J’ai déjà évoqué le fait que selon les contextes ou les personnes, nous ne montrons pas la même facette de notre personnalité. Sans parler du fait que parfois ça ne reste que la façade, on ne montre jamais plus loin à certaines personnes. Du coup on se fait une idée de la personne sur le peu qu’on voit, on juge, on catalogue, sans savoir pourquoi elle agit comme ça, sans chercher à comprendre. J’ai tendance à me dire que je ne peux pas me permettre de juger des gens (même si ça m’arrive, comme à tout le monde), parce que je ne sais pas pourquoi ils font ce qu’ils font/pensent comme ils pensent/disent ce qu’ils disent. Et que peut-être qu’en changeant de perspective je pourrais mieux les comprendre et mieux les accepter. Je n’y arrive pas toujours, mais j’essaye. Un genre de combat personnel pour rester humble et être plus accueillante vis à vis des autres.

On est responsable de son comportement vis à vis des autres. Comprenons nous bien : ça ne veut pas dire qu’on accepte tous nos comportements. Parfois je regrette d’avoir dit ou fait un truc à la seconde où j’ai commencé à le faire, et je m’en veux de l’avoir fait parce que ce n’était pas mon intention, que la chose semblait moins méchante, plus drôle, plus intelligente dans ma tête, ou autre. Et ça a des conséquences sur les gens, obviously. Et sur leur manière de me percevoir. Ça fausse la donne parce que ce n’est pas vraiment moi, ce n’est pas comme je pense, c’est un accident.

Là où je veux en venir, c’est qu’on n’est pas que ce qu’on a l’air d’être, et qu’il faut parfois se forcer à prendre du recul et accepter qu’on ne sait pas tout et que l’autre est aussi imparfait que nous.

Je pars aussi de la perspective que rien n’indique que je n’ai pas mon rôle dans un comportement qui ne m’a pas plu chez une personne à mon égard, et que je peux toujours essayer de comprendre pourquoi ça s’est passé comme ça s’est passé. Même si je sais que l’autre à mal agit et qu’il n’aurait pas du, peut-être ai-je fait quelque chose qui a empiré/déclenché ce comportement, peut-être suis-je ne serait-ce qu’un peu responsable. Je ne dis pas ça dans l’optique de me flageller, mais dans l’optique de faire attention à l’incidence que j’ai sur les autres, d’être peut-être un peu plus prudente si je sens que la personne en face n’est pas réceptive, ou pas dans un état apte à bien prendre ce que je veux dire. Il ne s’agit pas de tout préméditer, avant d’agir, parler, mais de prendre conscience de l’autre et de son état afin d’être dans une bonne optique de communication.

Bref, nous sommes tous complexes, et si on veut que les autres nous accueillent et nous acceptent, il me semble important d’essayer d’en faire de même à leur endroit.

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Belated « Project for Awesome »

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’Esther Earl. Je sais très bien que 99,99% d’entre vous n’ont très certainement aucune idée de qui elle est. C’est la raison pour laquelle j’aimerai parler de cette jeune demoiselle.

Esther Grace Earl

Esther Grace Earl était une vidéo-bloggueuse américaine sur youtube, une Nerdfighter (communauté internet de gens qui sont fait d’awesome, qui se battent contre ce qui va pas dans le monde et qui se battent pour les Nerds, pas contre eux, mais surtout, de gens qui sont passionnés par les choses de leur vie et qui n’hésitent pas à être enthousiastes même pour de petits évènements), une jeune fille pleine de vie, d’énergie et d’humour, dont le nom signifie étoile en perse. Était, parce que malheureusement elle est décédée à l’âge de 16 ans en août 2010 d’une forme de cancer de la thyroïde qui avait métastasé jusqu’aux poumons.

Et vous allez probablement vous dire « encore une histoire qui va faire pleurer dans les chaumières ». Et peut-être est-ce le cas oui. Mais as a Nerdfighter, I want to decrease world suck. Et promouvoir cette cause et raconter cette histoire sont deux choses importantes pour moi, même si je ne le fais pas aussi bien que d’autre. Au moins c’est en français ici (enfin presque y a des trucs pas tellement traduisibles).

Faisant partie de cette énorme communauté internet née autour des frères Green, elle a reçu beaucoup de soutien de la part de tonnes de gens qui ne l’oublient pas et qui lui font fréquemment hommage. Pour ma part, je suis arrivée après la tempête, mais grâce à ce murmure qui ne s’éteint pas, j’en ai entendu parler.

Esther avait finie par devenir amie avec John Green qui était très sensible à sa maladie, notamment parce qu’il avait travaillé dans un hôpital pour enfants souffrant du cancer et que ça lui avait laissé pas mal de traces. Il a beaucoup consulté la demoiselle pour l’écriture de ce bouquin « The Fault in Our Stars » (Nos étoiles contraires, qui sort fin février en français) qu’elle n’a pas pu lire puisqu’il n’est sorti que 6 mois plus tard. Je pense que décédée ou non, la dédicace n’aurait pas changé et aurait toujours été pour Esther. John insiste cependant pour que l’on ne fasse pas d’amalgame entre Hazel (personnage principal de son livre) et Esther.

Lorsqu’Esther s’est éteinte, l’auteur a prononcé ces mots qui me foutent toujours des frissons : « Rest in awesome ». Avant qu’elle ne décède, John lui a demandé ce qu’elle aimerait qu’Hank et lui (et Nerdfighteria) fassent pour son anniversaire tous les ans sur vlogbrothers. Esther voulait que ce jour soit consacré à la famille, à l’amour, et au fait de se dire les uns aux autres qu’on s’aime. Même et SURTOUT à ceux à qui on ne le dit pas, on n’arrive pas à le dire, même si on le pense. Un genre de St Valentin pour les autres formes d’amour. Notamment pour John et Hank Green pour qui c’était un accord tacite de ne jamais se le dire, mais qui depuis le font tous les ans le 3 août, aussi dur soit-ce pour eux de l’énoncer à voix haute. En somme, et pour citer Hank expliquant Esther Day : « Tell the people that you love that you love them so that they know ».

Les parents d’Esther ont crée au cours de sa maladie la fondation This Star Won’t Go Out, qui vise à aider financièrement les familles qui connaissent la situation d’avoir un enfant atteint du cancer. Ceux qui me connaissent personnellement auront probablement aperçu ce wrist-band vert que je porte presque tous les jours au poignet droit à côté du noir portant l’inscription DFTBA (Don’t Forget To Be Awesome). L’achat de ce bracelet permet de reverser de l’argent à cette organisation pour les aider dans leur entreprise.

Pour conclure, et encore une fois pour ceux qui comprennent l’anglais, j’aimerai vous proposer quelques vidéos (je m’excuse pour ceux à qui cela pose problème mais la communauté de Nerdfighteria et beaucoup de mes centres d’intérêts sont exprimés en langue anglaise et peu traduits et il est humainement impossible pour moi de traduire tout ce que j’aimerais partager… Cet article et d’autres qui suivront s’y essayeront, mais ils seront probablement tous accompagnés de vidéos ou de textes en anglais illustrant mon propos car tout n’est pas explicable en français).

Tout d’abord, celle de John annonçant le décès d’Esther :

Ensuite, celle du père d’Esther, datant d’il y a quelques jours, à propos de sa fille et de la vie en général :

(« Somebody, somewhere is waiting to love you. Somebody, somewhere is waiting for your love. »)

Quant à ceux qui se demandent ce qu’est le Project for Awesome (P4A), c’est une journée (le 17 décembre, et comme vous pouvez le constater je suis pile à l’heure, ahum) qui consiste à promouvoir l’organisme de charité de son choix dans le but de « decrease world-suck ». De rendre le monde meilleur et de s’attaquer aux choses qui ne vont pas dans le monde.

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