J’ai décidé de faire une « rubrique » intitulée : Ces gens qui m’inspirent. Je vais principalement me concentrer sur des gens qui pourraient vous inspirer aussi, pas des personnes de ma vie privée, histoire que 1/ça reste ma vie privée 2/ça puisse vous être utile à vous aussi.
Je suis pas mal de vlogueurs anglophones sur youtube, et de temps en temps, y a des vidéos qui me touchent beaucoup, qui me font réfléchir, surtout quand elles tombent à des moments appropriés dans ma vie. Et j’ai souvent envie de partager, ici me semble un bon moyen pour ça.
Aujourd’hui, je vais vous parler de Joe Homes, ou plus particulièrement de l’une de ses vidéos. Y en a plusieurs de lui qui m’ont inspirées, mais en ce moment, celle qui me « hante » un peu, c’est celle sur un poème de Robert Frost appelé The Road Not Taken. J’aurais pu partir directement du poème, au lieu de la vidéo, mais ses réflexions autour du poème sont aussi importantes pour le coup. Les premières secondes de la vidéo sont la récitation du poème. Je vous le note en dessous pour que vous puissiez le lire en même temps si besoin.
Two roads diverged in a yellow wood, Then took the other, as just as fair, And both that morning equally lay I shall be telling this with a sigh |
La Route non prise
Deux routes divergeaient dans un bois jaune Alors j’ai pris l’autre, tout aussi séduisante Et toutes les deux se reposaient, ce matin là, Un jour je me retrouverai à raconter avec un soupir |
Vous l’aurez compris, ce poème parle de la confrontation à un choix et entre autre du fait qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » route. Il y en a plusieurs, et chacune amènera à quelque chose de différent, sans que l’on sache toujours quoi. Et que parfois ça fait du bien de prendre un peu de risque, et de s’aventurer sur des sentiers qui peuvent sembler un poil effrayant, moins sécurisés, …
La réflexion de Joe (que je vais limite paraphraser beaucoup de fois dans la suite de cet article tellement je suis d’accord avec son raisonnement et que je m’étais déjà fait certaines de ces réflexions par moi même) autour de ce poème souligne que c’est certes une façon d’interpréter le poème, mais qu’elle souligne également qu’à trop hésiter à faire un choix, on finit souvent par choisir de ne pas choisir, ce qui est un choix, alors autant en faire un plus utile au lieu de repousser la réflexion. The Road Not Taken, c’est peut-être aussi ça. Le choix non fait devient une route non prise, et en ne le faisant pas, cela ne fait qu’ajouter une possibilité pas exploitée.
C’est parfois difficile d’accepter de prendre une décision, et de l’assumer par la suite. Je me suis retrouvée plusieurs fois à des croisements importants pour ma vie ces derniers temps, effrayée par la « bonne » décision à prendre. Cette vidéo m’a aidé à réaliser que bien souvent il n’y avait pas de bonnes décisions. Que mes choix me feraient avancer, d’une manière ou d’une autre, de manière positive, et qu’il fallait que je choisisse celle qui me semblait plus appropriée à qui je suis. Et Joe m’a fait réaliser que l’important ce n’est pas de prendre la bonne décision, c’est de prendre une décisions et de décider que c’était la meilleure que l’on pouvait prendre étant donné les circonstances, parce que c’est celle que l’on s’est choisie pour nous, et qu’elle mènera à ce qu’elle doit mener.
Ça me rappelle une discussion avec un ami très proche durant laquelle il me racontait qu’en tant que vendeur saisonnier lorsqu’il avait des clients indécis, il choisissait à leur place, et leur demandait par la suite comment ils se sentaient face à ce choix. Avaient-ils envie de le suivre ou étaient-ils déçus que ce choix-là parmi les propositions qui les tentaient aient été désigné. Le client réalisait alors ce qu’il avait réellement envie de choisir, et selon sa réaction choisissait ou non la proposition de mon ami. C’est une bonne façon de faire je trouve, parce que je réalise très souvent quand on me demande ce que je veux et que j’hésite, il y a très souvent une option qui me tente mais que je n’ai pas vraiment envie de prendre. Sauf que cela prend parfois du temps à réaliser.
J’essaye de me concentrer davantage là dessus quand je fais mes choix, dorénavant, et c’est en m’imposant une décision sur un choix d’avenir que j’ai réalisé que je ne l’avais jamais vraiment désirée et que j’étais soulagée de le réaliser et de ne pas suivre cette route.On est tous confrontés à des choix, en permanence. Que ça soit quelle pâtisserie choisir à la boulangerie, quelle formation entamer, comment réagir face à une situation, que faire de sa vie..
Parfois, il n’y a que deux options, parfois il y en a une infinité. Et souvent on peut se sentir sous pression, on attend de nous quelque chose, que ça soit la société, les amis, la famille, ou même soi-même. Il y a les voies saluées et celles moins. Et ça nous terrifie parce qu’on reste sur cette idée de BONNE et de MAUVAISE décisions qui créent notre indécision et notre incapacité à choisir de peur de faire le mauvais choix. Dans ces moments là, il me semble important de s’écouter soi même avant tout, et si cela ne suffit pas, de peser les pour et les contre et estimer quelle est la meilleure situation pour soi-même. Et puis il y a aussi l’amalgame = je suis qui je suis parce que j’ai pris telle ou telle décision / j’ai pris telle décision parce que je suis qui je suis. Et au final le 2e est bien plus approprié. C’est nous qui choisissons la voie que l’on emprunte, donc c’est que l’on est déjà cette personne en la prenant. Le choix ne nous définit pas, il exprime qui l’on est. La nuance est subtile, mais elle est là, et me semble importante.
Je suis contente de laisser les routes not taken (aussi bien les absences de décisions que les chemins que j’ai décidé de ne pas prendre) derrière moi et m’efforce d’assumer mes choix, de ne pas culpabiliser et de ne rien regretter. C’est plus facile à faire depuis que j’essaye, dans la mesure du possible, d’apprendre à mieux me connaître, d’appréhender qui je suis et ce que JE veux, pas ce que les gens aimeraient pour moi et quels sont leurs intérêts dans l’histoire. Et je suis persuadée que cette façon de faire, cette route choisie pour avancer dans ma vie, contribue à faire de moi une personne plus heureuse, parce que plus attentive à mes envies et besoins. Je ne dis pas pour autant que les choix sont faciles. Certains sont difficiles à prendre parce qu’on sait qu’ils amènent des moments difficiles et douloureux, mais ils sont souvent nécessaire pour aller mieux derrière et faire ce que l’on souhaite.
Et si la route choisie n’amène pas à ce que l’on attendait, eh bien, cela ne sera qu’une épreuve supplémentaire à surmonter qui nous aide à grandir et à apprendre de nos erreurs. Et au moins, on l’aura fait.