Chameleons Blend In

The Road Not Taken

J’ai décidé de faire une « rubrique » intitulée : Ces gens qui m’inspirent. Je vais principalement me concentrer sur des gens qui pourraient vous inspirer aussi, pas des personnes de ma vie privée, histoire que 1/ça reste ma vie privée 2/ça puisse vous être utile à vous aussi.

Je suis pas mal de vlogueurs anglophones sur youtube, et de temps en temps, y a des vidéos qui me touchent beaucoup, qui me font réfléchir, surtout quand elles tombent à des moments appropriés dans ma vie. Et j’ai souvent envie de partager, ici me semble un bon moyen pour ça.

Aujourd’hui, je vais vous parler de Joe Homes, ou plus particulièrement de l’une de ses vidéos. Y en a plusieurs de lui qui m’ont inspirées, mais en ce moment, celle qui me « hante » un peu, c’est celle sur un poème de Robert Frost appelé The Road Not Taken. J’aurais pu partir directement du poème, au lieu de la vidéo, mais ses réflexions autour du poème sont aussi importantes pour le coup. Les premières secondes de la vidéo sont la récitation du poème. Je vous le note en dessous pour que vous puissiez le lire en même temps si besoin.

The Road Not Taken

Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth;

Then took the other, as just as fair,
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there
Had worn them really about the same,

And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.

I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I—
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.

          La Route non prise

Deux routes divergeaient dans un bois jaune
Et désolé de ne pas pouvoir prendre les deux
Et ne sois qu’un seul voyageur, je suis resté longtemps
A regarder l’une des deux aussi loin que je le pouvais,
Jusqu’au point où son virage se perdait dans les broussailles

Alors j’ai pris l’autre, tout aussi séduisante
Et peut-être encore plus justifiée
Parce qu’herbeuse et manquant quelque peu d’usure
Bien que franchement, les passages,
Les aient usées à peu près de façon identique

Et toutes les deux se reposaient, ce matin là,
Sous des feuilles qu’aucun pied n’avait noircies
Ah! J’ai gardé l’autre pour un autre jour!
Sachant pourtant comment un chemin nous mène à l’autre
Je doutais que jamais j’y revienne à nouveau

Un jour je me retrouverai à raconter avec un soupir
Quelque part dans un lointain avenir que
Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J’ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et c’est cela qui a tout changé.

Vous l’aurez compris, ce poème parle de la confrontation à un choix et entre autre du fait qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » route. Il y en a plusieurs, et chacune amènera à quelque chose de différent, sans que l’on sache toujours quoi. Et que parfois ça fait du bien de prendre un peu de risque, et de s’aventurer sur des sentiers qui peuvent sembler un poil effrayant, moins sécurisés, …
La réflexion de Joe (que je vais limite paraphraser beaucoup de fois dans la suite de cet article tellement je suis d’accord avec son raisonnement et que je m’étais déjà fait certaines de ces réflexions par moi même) autour de ce poème souligne que c’est certes une façon d’interpréter le poème, mais qu’elle souligne également qu’à trop hésiter à faire un choix, on finit souvent par choisir de ne pas choisir, ce qui est un choix, alors autant en faire un plus utile au lieu de repousser la réflexion. The Road Not Taken, c’est peut-être aussi ça. Le choix non fait devient une route non prise, et en ne le faisant pas, cela ne fait qu’ajouter une possibilité pas exploitée.

C’est parfois difficile d’accepter de prendre une décision, et de l’assumer par la suite. Je me suis retrouvée plusieurs fois à des croisements importants pour ma vie ces derniers temps, effrayée par la « bonne » décision à prendre. Cette vidéo m’a aidé à réaliser que bien souvent il n’y avait pas de bonnes décisions. Que mes choix me feraient avancer, d’une manière ou d’une autre, de manière positive, et qu’il fallait que je choisisse celle qui me semblait plus appropriée à qui je suis. Et Joe m’a fait réaliser que l’important ce n’est pas de prendre la bonne décision, c’est de prendre une décisions et de décider que c’était la meilleure que l’on pouvait prendre étant donné les circonstances, parce que c’est celle que l’on s’est choisie pour nous, et qu’elle mènera à ce qu’elle doit mener.

Ça me rappelle une discussion avec un ami très proche durant laquelle il me racontait qu’en tant que vendeur saisonnier lorsqu’il avait des clients indécis, il choisissait à leur place, et leur demandait par la suite comment ils se sentaient face à ce choix. Avaient-ils envie de le suivre ou étaient-ils déçus que ce choix-là parmi les propositions qui les tentaient aient été désigné. Le client réalisait alors ce qu’il avait réellement envie de choisir, et selon sa réaction choisissait ou non la proposition de mon ami. C’est une bonne façon de faire je trouve, parce que je réalise très souvent quand on me demande ce que je veux et que j’hésite, il y a très souvent une option qui me tente mais que je n’ai pas vraiment envie de prendre. Sauf que cela prend parfois du temps à réaliser.

J’essaye de me concentrer davantage là dessus quand je fais mes choix, dorénavant, et c’est en m’imposant une décision sur un choix d’avenir que j’ai réalisé que je ne l’avais jamais vraiment désirée et que j’étais soulagée de le réaliser et de ne pas suivre cette route.On est tous confrontés à des choix, en permanence. Que ça soit quelle pâtisserie choisir à la boulangerie, quelle formation entamer, comment réagir face à une situation, que faire de sa vie..

Parfois, il n’y a que deux options, parfois il y en a une infinité. Et souvent on peut se sentir sous pression, on attend de nous quelque chose, que ça soit la société, les amis, la famille, ou même soi-même. Il y a les voies saluées et celles moins. Et ça nous terrifie parce qu’on reste sur cette idée de BONNE et de MAUVAISE décisions qui créent notre indécision et notre incapacité à choisir de peur de faire le mauvais choix. Dans ces moments là, il me semble important de s’écouter soi même avant tout, et si cela ne suffit pas, de peser les pour et les contre et estimer quelle est la meilleure situation pour soi-même. Et puis il y a aussi l’amalgame = je suis qui je suis parce que j’ai pris telle ou telle décision / j’ai pris telle décision parce que je suis qui je suis. Et au final le 2e est  bien plus approprié. C’est nous qui choisissons la voie que l’on emprunte, donc c’est que l’on est déjà cette personne en la prenant. Le choix ne nous définit pas, il exprime qui l’on est. La nuance est subtile, mais elle est là, et me semble importante.

Je suis contente de laisser les routes not taken (aussi bien les absences de décisions que les chemins que j’ai décidé de ne pas prendre) derrière moi et m’efforce d’assumer mes choix, de ne pas culpabiliser et de ne rien regretter. C’est plus facile à faire depuis que j’essaye, dans la mesure du possible, d’apprendre à mieux me connaître, d’appréhender qui je suis et ce que JE veux, pas ce que les gens aimeraient pour moi et quels sont leurs intérêts dans l’histoire. Et je suis persuadée que cette façon de faire, cette route choisie pour avancer dans ma vie, contribue à faire de moi une personne plus heureuse, parce que plus attentive à mes envies et besoins. Je ne dis pas pour autant que les choix sont faciles. Certains sont difficiles à prendre parce qu’on sait qu’ils amènent des moments difficiles et douloureux, mais ils sont souvent nécessaire pour aller mieux derrière et faire ce que l’on souhaite.

Et si la route choisie n’amène pas à ce que l’on attendait, eh bien, cela ne sera qu’une épreuve supplémentaire à surmonter qui nous aide à grandir et à apprendre de nos erreurs. Et au moins, on l’aura fait.

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To learn or not to learn

J’ai envie de parler de ces apprentissages supposés innés que l’on fait parfois bien trop tard, aujourd’hui.

Je parle de ces choses que l’on ne nous apprend pas, ou en tout cas pas vraiment, et que l’on découvre un jour que l’on ne sait pas bien faire.

Je pense à « apprendre », avant tout. Quand j’étais enfant, j’étais du genre à plutôt avoir des facilités, et du coup, la primaire ne m’a pas tellement posé de problème. Le collège un peu plus, mais ça passait encore sans vraiment avoir à travailler plus loin que les devoirs. Le lycée a été une autre paire de manche. Et j’ai réalisé entre 15 et 18 ans que je ne savais pas apprendre. Personne ne m’avait jamais appris à le faire, et j’avais passé la période où j’aurais pu demander à mes professeurs de m’apprendre à apprendre, « grâce » à mes facilités. Il m’a encore fallu quelques années pour pouvoir cerner un peu mieux mes caractéristiques, savoir ce qui marchait pour moi, comment faire rentrer des choses dans ma tête, en me confrontant aux méthodes des copains, en ayant un prof soucieux de nous aider à mieux apprendre, plus vite et plus durablement, et en étant en situation d’échec en milieu d’année scolaire. J’ai réellement commencé à être efficace dans mes apprentissages lors de ma dernière année d’études, et encore, je n’avais plus assez de temps pour tout mettre en œuvre, parce que je manquais de pratique et de rapidité et que j’avais un mémoire et des stages à gérer également. Heureusement, ça a quand même suffit à m’aider à remonter la pente durant la deuxième partie de l’année et à avoir mon diplôme avec plus de 12 de moyenne. Malgré tout, ça a rendu les années lycée/post-bac assez compliquées à gérer pour moi.

Je pense également à des choses quotidiennes. Le brossage de dents par exemple. Une personne de mon entourage a appris assez récemment (à l’âge adulte) qu’il ne se brossait pas les dents comme il fallait et que même si elles étaient saines puisque malgré tout brossées, il abîmait sa gencive assez sérieusement. Du coup, il a fallu qu’il change de technique et qu’il la remplace par celle que le dentiste lui a conseillée. J’ai réalisé alors qu’en dehors de « brosse toi les dents », je ne crois pas qu’on m’ait réellement montré de technique. En tout cas je n’en applique pas une précisément, et j’ai l’impression de ne pas connaître « la bonne ». Est-ce qu’il faut juste frotter dans tous les sens ? Est-ce qu’il faut faire des p’tits ronds sur chaque dent ? Aller de la gencive au bout de la dent pour repousser les saletés ?

Je pourrais continuer avec bien d’autres exemples mais je pense que vous saisissez où je veux en venir. J’ai envie de noter ces petites choses quand je les réalise pour que, le jour où j’aurais des enfants, je n’oublie pas de m’assurer qu’ils ont bien compris comment faire, que je n’assume pas qu’ils savent parce qu’ils font à peu près la tâche et qu’elle semble réussie.

Ça vous est déjà arrivé de réaliser que vous ne saviez pas faire quelque chose que vous faites depuis tout petit ? Ou qui semble évidente à tout le monde mais que vous n’avez jamais faite ou que vous n’avez jamais su vous y prendre ? Sur quels exemples ? (si vous souhaitez partager, bien sûr… ça m’aidera à compléter ma liste :P)

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